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CABINET MÉDICAL SANCOMBAO

Le cabinet médical SANTÉ - COMMUNAUTÉ - BANLIEUE - MBAO, SANCOMBAO en abrégé.

NOTE D'INFORMATION SUR LE PROJET SANCOMBAO

Publié le 5 Décembre 2021 par LE BLOG DE NIOXOR TINE in PROJET SANCOMBAO

L’idée du projet Sancombao est née en même temps que l’ouverture d’un cabinet médical à Grand-Mbao, dans une période (janvier 2020), où la pandémie de COVID-19 en était à ses débuts en Chine.

Elle découle d’une pratique de santé publique, de près d’une trentaine d’années et d’un engagement social en faveur aussi bien de la santé  communautaire, que d’enjeux d’équité, d’accès aux soins et de déterminants sociaux de la santé.

Très vite nous est apparue la nécessité de changement voire de renversement de paradigmes, dans la gestion de la pratique privée de la médecine, parmi lesquels, les plus saillants sont le fait de privilégier l’aspect curatif et celui de négliger l’efficience thérapeutique, c’est à dire une prise en charge efficace et peu coûteuse.

Si  l’aspect curatif est incontournable pour des interventions de niveau tertiaire dans le cadre de grandes cliniques bien équipées, il se révèle moins pertinent pour les cabinets médicaux de généralistes appelés à exercer une médecine familiale.

Tant et si bien que, dés le départ, derrière l’idée d’ouverture d’un cabinet médical, se profilait un souci d’œuvrer dans le cadre d’une approche communautaire, c’est à dire de tenter une sorte d’expérience de médecine privée "communautaire". 

Qui est l’initiateur du projet ?

L’initiateur du projet est Dr Mohamed Lamine LY, médecin généraliste, ayant soutenu sa thèse en Janvier 1986 à l'UCAD. Je me suis spécialisé en Santé Publique, à l'ISED de Mbour (1995) et en microbiologie médicale en Allemagne (1990).

Il a fait la quasi-totalité de sa carrière, en tant que médecin-chef des districts sanitaires de Ziguinchor, Thiadiaye, Dakar-Ouest et Dakar-Sud.

Parallèlement à la mise en œuvre des programmes du Ministère en charge de la Santé, il a collaboré avec des réseaux communautaires et organisé, avec leur collaboration, plusieurs initiatives communautaires, dont les plus saillantes auront été les Journées de la Petite Enfance (2001) au niveau du district Dakar-Ouest et les Journées de Promotion de la Santé (2015) au niveau du district de Dakar-Sud.

Quel lien entre le cabinet médical et le projet ?

Le cabinet médical Sancombao joue le rôle de siège social du projet éponyme.

Situé à Grand-Mbao, à la cité Baye Niasse, le cabinet est une structure médicale, qui a pour vocation d'assurer des services complets et accessibles de médecine familiale et communautaire, pour tous âges.

La philosophie du cabinet repose sur la triade SANTÉ – COMMUNAUTÉ – BANLIEUE et veut davantage mettre l’accent sur la prévention et la promotion.

Quid du contexte et des justifications du projet ?

Le projet s’intéresse à la banlieue qui occupe la partie orientale de la Région de Dakar, faisant frontière avec la région de Thiès. La banlieue dakaroise regroupant les départements de Guédiawaye, Pikine, Keur Massar et Rufisque occupe environ 86% de la superficie de la Région de Dakar, alors que 63,4% de la population y vivent.

En 2020 et selon l’ANSD, la Région de Dakar avait une population estimée à 3.938.357 habitants et une superficie de 550km2 soit 0,3% de la superficie nationale.

La Région de Dakar, où est concentrée, la plus grande partie de l’offre sanitaire nationale regroupe plus de 25% de la population du Sénégal.

Venons-en maintenant à l’organisation administrative de la banlieue dakaroise !

Le département de Pikine est créé en 1983. Il faisait partie des 3 circonscriptions administratives de l’ancienne région du Cap-Vert. En 2002, sa partie Nord-Ouest est érigée en département de Guédiawaye, qui depuis mai 2021, a été scindé en 2 arrondissements, par le décret n°2021-687. C’est ce même décret, qui a séparé l’arrondissement des Niayes de la Ville de Pikine et l’a transformé en 46ièmedépartement du Sénégal portant le nom de Keur Massar.

Sur le plan de l’organisation administrative, la banlieue se présente ainsi :

 

Ces dernières décennies, la banlieue dakaroise, a été le théâtre de mutations sociales diverses et contradictoires.

Il en a résulté un accroissement et une transformation de la demande de soins, surtout caractérisée par l’explosion des maladies non transmissibles, alors qu’elle était dominée, il y a quelques années,  par des pathologies infectieuses et carentielles ainsi que des enjeux de santé reproductive.

Cette transition épidémiologique a induit une demande croissante en soins surtout tertiaires, sans évolution significative de l’offre de soins, rendant plus en plus difficile l’accès aux soins, surtout dans une banlieue victime d’un retard historique, pour ce qui est de l’offre de soins de qualité. Pour preuve, le premier centre hospitalier de la banlieue a été inauguré en 2006 à Pikine.

Des réformes mal pensées comme celle ayant abouti, en 2010, à l’érection du centre de santé Roi Baudoin (abritant la première maternité du Sénégal à l’époque) en EPS ou hôpital de niveau 1,  ont drastiquement réduit l’offre publique de soins et favorisé l’émergence d’une floraison de structures médicales ou paramédicales privées.

On a également pu observer un déficit de régulation de la part des autorités sanitaires et des ordres professionnels, se traduisant par une marchandisation effrénée de la santé.

Enfin, le déficit de protection sociale reste un défi, malgré les quelques progrès engrangés par le programme de couverture sanitaire universelle.

Quel est le positionnement du projet ?

C’est en prenant en compte toutes les considérations évoquées précédemment, que notre projet s’engage, prenant en compte une préoccupation majeure de la communauté internationale, inscrite  dans l’ODD3, à savoir l’ambition de permettre à tous de vivre en bonne santé et de promouvoir le bien -être de tous, à tout âge.

Il s’agit de mieux exploiter les innombrables opportunités qu’offre la couverture sanitaire universelle pour faciliter à toutes les catégories d’usagers, l’accès à la médecine libérale, en essayant de concilier l’aspect lucratif inhérent à la médecine privée à l’exigence de service public.

Néanmoins, le projet ciblera davantage les couches vulnérables parmi les usagers de la banlieue, qui continuent de payer leurs soins au comptant (out-of-pocket payment), en utilisant des leviers communautaires, pour ne laisser personne en rade.

Notre projet entend faire face au fardeau financier des maladies chroniques dites à soins coûteux, nécessitant une prise en charge à vie et favoriser la continuité des soins.  Il s’agira, dans le cadre de la dynamique nationale vers la couverture sanitaire universelle, d’initier des mécanismes de financement complémentaires et innovants rompant d’avec la surconsommation médicale, dans le cadre d’une rationalisation des soins, c’est à dire d’une médecine efficace, à moindre coût.

Dans le cadre de stratégies préventives et promotionnelles mises en œuvre, permettant un dépistage précoce des maladies non transmissibles et/ou de leurs complications, les cabinets de médecine générale, dont le nôtre, sont appelés à jouer un rôle irremplaçable

En dehors des maladies non transmissibles, le projet a également d’autres composantes touchant :

  • des couches biologiquement vulnérables (femmes eneintes, enfants de moins de 5 ans)
  • des couches socialement vulnérables (forfait familles, forfait secteur informel, talibés et enfants de la rue, filles-mères ...)
  • les enjeux environnementaux

Le projet Sancombao comprend 4 volets :

  • Programmes de suivi des couches vulnérables,
  • Système de tarification forfaitaire étendu à tous les usagers,
  • Continuité des soins et suivi permanent,
  • Mise en place de réseaux de soins de proximité, vertueux.

Le projet sera déroulé en 2 phases, la première comprenant les deux premiers volets sera basé sur l’auto-financement avec l’aide de la diaspora, des collectivités territoriales et des mécènes locaux.

Pour  la deuxième phase, par contre, un appui financier par des bailleurs de fonds sera indispensable, pour l’enrôlement de relais communautaires et le renforcement des réseaux de soins de proximité en ressources matérielles.

Nous terminerons notre déclaration introductive en donnant l’exemple de trois forfaits.

      1. ENFANTS : VACCINATION ET SUIVI DE LA CROISSANCE

Il s’agit du package suivant  destiné aux enfants de moins de deux ans.

  • Consultations médicales pour enfants,
  • Consultations pédiatriques semestrielles
  • Suivi mensuel par puéricultrice
  • Services de pesée
  • Vaccinations
      1. GROSSESSES : SUIVI DE LA FEMME ENCEINTE

La femme enceinte est particulièrement vulnérable et nécessite un suivi rapproché.

Le package comprend :

  • quatre consultations prénatales, dont une pour chaque trimestre et une  avant l’accouchement,
  • des examens biologiques et échographiques
      1. PERSONNES AGEES : DÉPISTAGE ET TRAITEMENT DES MALADIES CHRONIQUES

La recrudescence de ces maladies non transmissibles relève de causes comportementales (mauvaise alimentation, sédentarité, tabac, alcool...), qui viennent se greffer sur des facteurs environnementaux, biologiques, mais aussi sur ceux liés à l’organisation de notre système de santé, qui est à prédominance curative.

Le package s’adresse aux diabétiques / hypertendus et comprend :

  • Une consultation mensuelle ou bimestrielle de médecine générale
  • Une consultation spécialisée tous les 6 mois (cardiologue ou diabétologue)
  • Contrôles glycémiques / Hémoglobine glyquée si nécessaire et bilan lipidique
  • Électrocardiogrammes semestriels
  • Échographie cardiaque, en cas de besoin

En conclusion,

Nous espérons que notre projet permettra aux ménages, surtout ceux qui n’ont pas de protection sociale, d’accéder plus facilement à des soins de santé de qualité, moins coûteux.

Le dépistage précoce et la prise en charge efficiente des maladies non transmissibles permettront d’assurer leur suivi optimal et à un moindre coût.

Grâce à la surveillance prénatale et au monitoring de la santé infantile, le couple mère-enfant pourra surmonter les nombreuses épreuves, qui jalonnent les 1000 premiers jours de la vie de l’enfant, y compris son séjour intra-utérin.

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